Qu’est-ce que l’épilepsie?

Mieux comprendre, mieux agir

À propos de l’épilepsie
Issu du grec ancien, le terme «épilepsie» signifie étymologiquement «prendre par surprise». L’épilepsie n’est pas une maladie à proprement parler. Il s’agit d’une condition neurologique avec laquelle la personne doit apprendre à vivre. C’est une condition caractérisée par de brefs et soudains changements du fonctionnement cérébral qui entrainent des «crises» d’épilepsie.

On ne parlera d’épilepsie qu’en présence de crises répétées. Il faut savoir aussi que toute souffrance cérébrale, quelle qu’en soit la cause, peut provoquer une crise épileptique chez n’importe quelle personne. L’épilepsie est une condition qui affecte approximativement 1 % de la population canadienne, soit près de 300 000 personnes. On estime par ailleurs que, si ce n’était pas des préjugés associés à la condition d’épileptique et de la difficulté pour certaines personnes d’admettre leur état, la prévalence de l’épilepsie serait certainement beaucoup plus élevée.

Chaque année, cet état est diagnostiqué chez plus de 15 000 Canadiens. L’épilepsie se développe dans 60 % des cas chez les enfants en bas âge ou chez les sujets âgés. Parmi toutes ces personnes, 50 % d’entre elles parviendront à surmonter leur épilepsie.

Qu’est-ce que l’épilepsie?
L’épilepsie est un trouble du système nerveux central, plus particulièrement du cerveau. L’épilepsie est définie comme étant une prédisposition aux convulsions récurrentes. On parle aussi de trouble épileptique. Il faut noter qu’une seule crise isolée n’est pas nécessairement un signe d’épilepsie.
Qui est à risque?
L’épilepsie apparaît généralement durant l’enfance ou tard durant la vie, mais tout le monde peut commencer à faire de l’épilepsie. L’épilepsie peut affecter n’importe qui, peu importe l’âge, la nationalité ou la race. Elle peut même survenir chez les animaux. L’épilepsie vient au deuxième rang, après les céphalées migraineuses, des troubles neurologiques les plus courants. En effet, un Canadien sur 100 présente une épilepsie active. La probabilité de développer l’épilepsie à un moment donné de la vie (on parle ici d’incidence cumulative) est environ de 2% à 4%.
Quelles sont les causes?

Il est important de comprendre que l’épilepsie est un trouble neurologique qui peut résulter d’une grande variété de causes.

Dans la majorité des cas, il n’est pas possible d’attribuer une origine précise à l’épilepsie

  • Tumeur au cerveau
  • Hémorragie au cerveau
  • Arrêt cardio-vasculaire (AVC)
  • Traumatisme crânien
  • Infections du système nerveux central (ex: méningites, encépahlites, etc.)
  • Hormones
  • Un traumatisme à la naissance (ex: un manque d’oxygène affectant le cerveau du bébé lors de la naissance)
  • Un trouble cérébral dégénératif (comme ceux associés à la maladie d’Alzheimer)
  • L’abus d’alcool et de drogue
  • Influence de la génétique

Le risque qu’un enfant ait l’épilepsie est légèrement plus élevé dans le cas de parents ayant eux-mêmes l’épilepsie, soit de 6%

Même si les facteurs génétiques sont suspectés depuis fort longtemps par les chercheurs, les gènes spécifiques qui prédisposent à l’épilepsie sont encore difficilement identifiables.

Déclencheurs

Plusieurs facteurs peuvent provoquer une crise d’épilepsie:

  • Fatigue
  • Stress
  • Alcool et drogues
  • Changements hormonaux
  • Photosensibilité
  • Ajustement ou changement de médication
  • Etc.
Les types de crises

Il existe de nombreux types de crises d’épilepsie. Néanmoins, les types de crises d’épilepsie sont classées selon deux grandes catégories: les crises généralisées et les crises partielles ou focales. Les crises généralisées touchent les deux hémisphères du cerveau, alors que les crises partielles ou focales touchent seulement une région du cerveau. Il est possible qu’une crise d’épilepsie commence dans une partie du cerveau et se propage par la suite à l’ensemble du cerveau, ce type de crise est appelée crise d’épilepsie généralisée secondaire. Les caractéristiques et la fréquence des crises d’épilepsie varient considérablement d’un individu à l’autre. De plus, différents types de crises peuvent survenir chez un même individu.

Voici un bref aperçu des types de crises les plus connues:

Crises généralisées – Toniquo-clonique

  • Durée moyenne: 2 à 5 minutes
  • Perte de oonsciente
  • Évolue en trois phases:
  1. Phase tonique: cri ou gémissement, chute et raidissement de l’ensemble des muscles du corps. La respiration est difficile en raison du raidissement des muscles du tronc et du manque d’oxygène, la peau peut prendre une couleur bleue ou grise.
  2. Phase clonique: convulsions et contraction de l’ensemble des muscles du corps. Il peut y avoir salivation abondante, morsure de la langue et perte de contrôle de la vessie et/ou de l’intestin.
  3. Phase de récupération: arrêt des convulsions et la respiration reprend un rythme normal. La personne reste inconsciente pendant quelques minutes. Il peut y avoir confusion, fatigue et maux de tête quelques minutes voir quelques heures après la crise.

Absence:

  • Durée moyenne: 5 à 15 secondes
  • Altération de l’état de conscience
  • La personne fixe le vide
  • Peut souvent passer inaperçue, car la personne semble être dans la lune
  • À l’occasion, il peut y avoir clignement des paupières et révulsions des yeux
  • Accompagnée de très peu de mouvements
  • Si on lui parle, la personne ne répond pas
  • Touche souvent les enfants

Absence atypique

  • Durée: plus de 20 secondes
  • Altération incomplète de l’état de conscience
  • Similaire à la crise d’absence typique, mais se manifeste par davantage de mouvements saccadés ou automatiques
  • Associée à d’autres types de crises et à un système nerveux endommagé
  • Touche généralement les enfants ayant un retard de développement

Atonique:

  • Perte de conscience
  • Perte du tonus musculaire durant quelques secondes qui peut entrainer une chute soudaine
  • Apparition fréquente durant l’enfance

Tonique:

  • Perte de conscience
  • Contractions musculaires de courte durée, mais non accompagnées de convulsions
  • Apparition durant l’enfance en général

Clonique:

  • Perte de conscience temporaire suivie de confusion
  • Secousses musculaires du corps
  • Perte de contrôle de la vessie et/ou de l’intestin
  • Apparition dès le jeune âge, avec le temps, les crises cloniques peuvent se transformer en crises tonico-cloniques

Myoclonique:

  • Aucune perte de conscience
  • Secousses musculaires brusques et intents d’une partie ou de l’ensemble du corps pouvant entrainer une chute
  • Les crises myocloniques peuvent survenir isolément ou en série
  • Associée à plusieurs formes distinctes d’épilepsie chez l’enfant ou l’adolescent

Crises partielles ou focales

Partielle simple:

  • Aussi appelée « aura », la crise partielle simple peut-être précurseur d’une crise d’épilepsie plus grave( ex: crise tonico-clonique ou crise partielle complexe)
  • Durée: quelques secondes
  • Aucune perte de conscience, la personne reste éveillées et consciente
  • Appartition de sensations inhabituelles:

1. Secousses musculaires d’une partie du corps (ex: jambe, bras)

2. Phénomènes sensitifs (ex: visuels, olfactifs, gustatifs, auditives etc.)

3. Impressions particulières (ex: déjà-vu ou déjà-vécu)

Partielle complexe:

  • Durée moyenne: quelques secondes à deux minutes
  • Altération de l’état de conscience suivie d’amnésie post-crise
  • La personne ne réagit pas, parait égarée, est incapable de parler et peut marmonner
  • Peut être accompagnée de mouvements involontaires ou semi-involontaires innapropriés à la situation, par exemple: la personne peut tirer sur ses vêtements, ramasser des objets, marcher sans but, agiter ses doigts, avoir l’air de chercher quelque chose etc.
  • La crise peut être suivie d’une assez longue période de confusion et de fatigue
  • Les mêmes actions se reproduisent généralement à chaque crise

Source: Alliance canadienne de l’Épilepsie

Quoi faire en cas de crise ?

Lorsque vous êtes témoin d’une crise d’épilepsie, la règle préconisée est de rester calme. Malgré les croyances populaires, en aucun cas, il n’est recommandé de retenir la personne en crise ou de lui insérer un objet dans la bouche. On ne doit pas déplacer cette personne, sauf si elle est en danger. Si la crise survient alors que la personne est assise dans un fauteuil roulant ou un siège d’auto, il est recommandé de la laisser dans cette position, en prenant soin qu’elle soit inclinée de façon à ce que ses fluides et sa nourriture puissent s’évacuer facilement en cas de régurgitation.

Restez calme

Ne vous affolez pas! Vous pouvez venir en aide à la personne en crise. Les crises convulsives sont intimidantes. Peu importe le nombre de crises dont vous avez été témoin, elles sont toujours impressionnantes. Par contre, peu importe qui vous êtes, vous pouvez faire beaucoup pour aider la personne en crise. Respirez profondément et suivez ces directives toutes simples.

Regardez l'heure

Si la crise dure plus de 5 minutes, appelez l’ambulance. La plupart des crises convulsives cessent au bout de deux à trois minutes, mais si la crise dure plus de 5 minutes, appelez l’ambulance immédiatement. Lorsque vous êtes témoin d’une crise, regardez l’heure, car la crise peut sembler durer une éternité alors qu’elle n’a duré que quelques minutes.

Expliquez à l'entourage

Expliquez à l’entourage ce qui se passe. Demandez aux observateurs de s’écarter. Lorsqu’une crise survient, les observateurs ne savent peut-être pas ce qui se passe et peuvent se rassembler autour. Expliquez-leur que la personne fait une crise qui se terminera sous peu. Demandez aux gens de s’écarter afin que la personne ne se sente pas envahie lorsqu’elle reprendra connaissance.

Quelque chose de mou

Placez quelque chose de mou sous la tête et le cou. Placez un objet moelleux sous la tête et le cou de la personne qui fait une crise convulsive afin de prévenir les blessures à la tête. Vous pouvez utiliser ce que vous avez sous la main, comme un oreiller, une couverture ou un veston plié.

Tournez la personne

Tournez la personne sur le côté pour prévenir la suffocation. Durant une crise, la personne peut vomir ou saliver abondamment. Pour s’assurer qu’elle ne s’étouffe pas, tournez-la sur le côté de façon à permettre à la salive et à d’autres liquides de s’écouler et d’ainsi aider à dégager les voies respiratoires.

Écartez tout objet

Écartez tout objet dangereux!

Dans de rares cas… téléphonez une ambulance :

  • Si une crise dure plus de 5 minutes
  • Si une crise est survenue dans l’eau
  • Si la personne ne revient pas à elle et a des difficultés respiratoires
  • Si une crise succède l’autre

Documents explicatifs

Version adultes, version enfants